Impact du vieillissement sur le ronflement
Publié il y a 203 jours - Troubles du sommeil
Analyse de la prévalence du ronflement chez les personnes âgées et des solutions adaptées
Le vieillissement implique de nombreux changements chez l’être humain, tant sur le plan physiologique que fonctionnel. Le sommeil n’échappe pas à ces transformations, et avec lui, la survenue ou l’aggravation du ronflement et des troubles respiratoires nocturnes. Comprendre comment le vieillissement influe sur le ronflement permet de mieux adapter les solutions pour cette population.
1. Prévalence du ronflement et des troubles respiratoires du sommeil chez les seniors
Chez les personnes âgées, le ronflement et les troubles respiratoires du sommeil (TRS), notamment le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS), sont particulièrement fréquents.
Une méta-analyse récente de 2023 confirme que la prévalence du SAOS augmente nettement avec l’âge, notamment chez les sujets de plus de 65 ans, et qu’elle est associée à des facteurs tels que le surpoids, l’hypertension et le diabète¹.
Les auteurs y estiment que le vieillissement des structures anatomiques, combiné à l’évolution des habitudes de vie, contribue à la forte augmentation des cas de ronflement et d’apnée observée dans cette tranche d’âge.
Une autre étude de 2025 montre qu’en appliquant les critères actuels de l’American Academy of Sleep Medicine, jusqu’à 75 % des personnes âgées pourraient présenter un index d’apnée-hypopnée (IAH) supérieur à 5, traduisant un trouble respiratoire du sommeil plus ou moins marqué².
Ces résultats confirment que le ronflement lié à l’âge ne relève pas d’une simple gêne sonore, mais d’un véritable problème de santé publique à surveiller de près.
2. Pourquoi le vieillissement favorise-t-il le ronflement et les apnées ?
Plusieurs mécanismes expliquent pourquoi le ronflement et les apnées du sommeil sont plus fréquents ou modifiés avec l’âge.
La diminution du tonus musculaire des voies aériennes supérieures joue un rôle clé. Avec l’âge, les muscles pharyngés perdent de leur fermeté, rendant les tissus plus susceptibles de s’affaisser et de vibrer pendant le sommeil.
L’élasticité réduite des tissus et des structures de la gorge, notamment du voile du palais et de la luette, favorise les vibrations et les obstructions partielles.
L’accumulation de comorbidités et de facteurs de risque (hypertension, diabète, surpoids, sédentarité) accentue encore le phénomène.
La redistribution de la masse grasse vers le cou et le pharynx, même sans obésité manifeste, contribue à rétrécir les voies aériennes.
Enfin, des modifications nasales et buccales — congestion chronique, hypertrophie des cornets ou des amygdales, sécheresse de la muqueuse — altèrent la respiration et aggravent le ronflement.
Ainsi, l’association entre âge avancé et ronflement ne dépend pas d’un seul facteur, mais d’un ensemble de transformations physiologiques et de conditions de santé.
3. Manifestations spécifiques chez les personnes âgées
Chez les seniors, le ronflement ou les troubles respiratoires du sommeil peuvent se manifester différemment de ceux observés chez les plus jeunes.
La fréquence ou l’intensité du ronflement tel que perçu peut diminuer, mais cela ne signifie pas toujours une amélioration. Chez certains, le ronflement laisse place à des pauses respiratoires plus fréquentes ou plus longues, ou à des micro-éveils non perçus³.
Le ronflement est parfois moins signalé, car la personne âgée dort seule ou entend moins bien ses propres bruits nocturnes.
Les conséquences peuvent en revanche être plus marquées : troubles de la mémoire, baisse de vigilance, somnolence diurne, altération de la qualité de vie, voire augmentation du risque de chute⁴.
4. Solutions adaptées pour les personnes âgées
Face à ces constats, il est essentiel d’adapter la prise en charge à la réalité physiologique et médicale des seniors.
Hygiène de vie et environnement de sommeil
Adopter une position de sommeil latérale plutôt que dorsale permet de réduire la chute de la langue vers l’arrière et d’améliorer le passage de l’air. Surélever légèrement la tête peut également être bénéfique.
Une activité physique adaptée, une alimentation équilibrée et une limitation de l’alcool et des sédatifs contribuent à réduire le relâchement musculaire pharyngé.
Un environnement de sommeil confortable, silencieux et bien ventilé favorise un repos réparateur et limite les réveils nocturnes.
Dispositifs médicaux et solutions spécifiques
Lorsque le ronflement persiste ou s’accompagne d’apnées légères à modérées, une orthèse d’avancée mandibulaire peut être envisagée. Le dispositif proposé par Oniris, par exemple, maintient la mâchoire inférieure avancée pendant le sommeil, libérant ainsi les voies aériennes supérieures et réduisant les vibrations responsables du ronflement.
Dans les cas de SAOS sévère, ou lorsque l’orthèse est contre-indiquée (édentation, troubles articulaires, pathologies bucco-dentaires), le traitement par pression positive continue (PPC) demeure la référence.
Un bilan de sommeil (polysomnographie ou polygraphie respiratoire) reste essentiel pour déterminer la gravité du trouble et adapter le traitement, car même chez les personnes âgées, la prise en charge améliore la qualité de vie et diminue les risques cardiovasculaires associés.
Conclusion
Le vieillissement n’impose pas de subir le ronflement ou les apnées comme une fatalité. Bien au contraire, c’est une période propice à la réévaluation de la qualité du sommeil. Les seniors peuvent tirer un bénéfice significatif d’une prise en charge adaptée, combinant hygiène de vie, mesures simples et dispositifs médicaux comme les orthèses Oniris. Ces ajustements permettent non seulement d’améliorer le sommeil, mais aussi de préserver la vigilance, la santé cardiovasculaire et la qualité de vie.
Notes et références
¹ Mendes M et al. (2023). Global Prevalence of Obstructive Sleep Apnea in the Elderly and Related Factors: A Systematic Review and Meta-Analysis. Sleep and Breathing.
Accès à la publication sur ResearchGate
² Witkowski T et al. (2025). Walking the fine line between OSA and aging. Sleep and Breathing.
Accès à la publication sur SpringerLink
³ Senaratna CV et al. (2017). Prevalence of obstructive sleep apnea in the general population: A systematic review. Sleep Medicine Reviews, 34:70–81.
Accès à la publication sur PubMed
⁴ Marchi NA et al. (2023). Obstructive sleep apnoea and 5-year cognitive decline in the elderly population. European Respiratory Journal.
Accès à la publication sur PubMed
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